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Zéro déchet et fait main, pour qui et pourquoi ?

Le zéro déchet est un sujet majeur dans une société où nous sommes passés de la fameuse tirade de Descartes : « je pense donc je suis », à la phrase : « j’achète donc je jette » de… moi-même. 😉

Quand on pense au zéro déchet, on pense surtout à l’aspect écologique, et aux personnes avec un bon pouvoir d’achat ! Le zéro déchet a fait son grand retour en France avec des magasins en vrac qui s’implante dans toutes les villes, c’est à la mode ! Il faut le dire, le vrac est cher, plus cher que d’acheter en supermarché. J’ai fait une étude de prix et il ne m’a pas fallu longtemps pour le comprendre. On pourrait penser que le vrac est moins cher parce que moins d’emballages qu’en grande surface, mais la réalité est tout autre : les magasins sont plus petits et indépendants donc moins de pouvoir de négociation et d’économie d’échelle donc le prix final augmente, les produits sont bio donc le prix final augmente… Le vrac c’est top quand on peut se le permettre mais tout le monde ne le peut pas, alors comment le zéro déchet permet de faire des économies ?

Faire des économies grâce au Zéro déchet

Au-delà de l’alimentaire, le zéro déchet s’applique aussi aux objets que l’on utilise tous les jours ! Serviette, mouchoirs, essuie-tout, éponge, dentifrice, produits ménagers, la liste est longue ! Le jetable s’est imposé dans nos cuisines et notre salle de bain mais il y a des alternatives, plus écologiques mais surtout, plus économiques !

Le zéro déchet s’adresse à tout le monde, des plus au moins aisés, des très sportifs aux moins sportifs, des blond.es aux brun.es et des enfants aux adultes ! Limiter ses déchets est bon pour la planète mais aussi pour le portefeuille ! S‘y mettre est du bon sens !

Les déchets que nous produisons sont, pour la plupart, enfouis ou brûlés. Ne vous laissez pas tromper, les emballages recyclables ne le sont qu’un nombre limité de fois, et ce n’est pas parce qu’ils sont recyclés qu’ils ne polluent pas ! Le recyclage représente l’action de transformer un produit ou matériau à travers un processus chimique ou mécanique. Le matériau est réutilisé certes mais jusqu’à un certain point où il ne peut plus être recyclé, il est alors enfoui ou brûlé comme les autres. Le recyclage c’est mieux que rien, mais il ne fait que retarder l’échéance. Je ne vais pas m’étaler sur le sujet, si vous souhaitez en savoir plus, nous vous expliquons plus en détail ce qu’est le recyclage et en quoi il est différent du surcyclage dans cet article.

Alors la solution c’est quoi ? Imaginer, concevoir, apprendre et FAIRE nos propres produits et objets du quotidien qui seront donc moins emballés, contiendront moins de produits nocifs pour la santé, coûteront moins cher et se réutiliseront plus souvent ! Tout bénef !

L’exemple des éponges lavables

Prenons un exemple concret pour que l’on comprenne bien, saviez-vous qu’il existe des éponges lavables ? Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une éponge avec un côté qui essuie et un côté qui gratte, jusqu’ici rien d’innovant, et que vous pouvez mettre en machine à laver le linge une fois que vous la trouvez trop sale, c’est fou ! Bon, on n’a rien inventé, mais quand l’existant marche si bien, pourquoi se casser la tête ?

Sortons la machine à calculer :

  • 1 éponge jetable = 1€ en moyenne. en partant du principe qu’on change d’éponge tous les mois, ça fait 12€/an (sachant que 1% des français change toutes les semaines 😵)
  • 1 éponge lavable = 5€ en moyenne et dure 2 ans (1€ si vous les faites vous-même, avec la même durée de vie !)

Sur 2 ans, vous avez donc une éponge lavable achetée pour 5€ vs 12 éponges jetables pour 24€, soit 19€ d’économies (23€ d’économie si vous les faites vous-même) !

Et ça marche sur (presque) tout ! D’après Inga, qui propose des produits lavables et réutilisables pour la cuisine et la salle de bain, opter pour de l’essuie-tout lavable permet d’éviter 400 rouleaux jetables, 50kg de déchets et surtout d’économiser 300€ sur 5 ans !

Ce n’est pas une règle absolue me diriez-vous ? Ça tombe bien qu’on parle de règle car le prochain exemple est la menstruation !

L’exemple des culottes de règle lavables

Une femme a en moyenne 500 cycles dans sa vie.

Si on prend une boîte de protections menstruelles classiques au prix moyen de 4€, ça fait 4 x 500 = 2 000€ pour les protections hygiéniques (ça peut monter jusqu’à 8000€ en fonction du flux, de la durée, des produits choisis…)

Sur 3 ans, on dépense donc 240€ (4€ x 60 cycles)

Maintenant prenons du lavable ! En moyenne, une culotte menstruelle va coûter 20€ (10€ si vous la faites vous-même 😉), il faut donc compter 100€ sur la durée d’ un cycle.

Les culottes durent 5 ans en moyenne, soit 100€ pour 5 ans

On a donc 100€ de culottes lavables achetées (50€ si elles sont faites de vos mains) vs 240€ de protections hygiéniques jetables !

En suivant ces 3 exemples, si demain vous achetez des éponges lavables, de l’essuie-tout lavable et des culottes lavables, c’est 490€ d’économies sur 5 ans, soit 100€ par an ! Ça vaut le coût non ? 😉

Bref vous avez compris l’idée ! Privilégier le zéro déchet et les produits réutilisables, c’est lutter contre le tout jetable, diminuer son impact, et surtout faire des économies ! Et pas des moindres !

Alors oui, c’est un investissement plus important au départ. Dans la majorité des cas, les produits lavables coûtent plus chers à l’achat, mais il faut penser long terme, et vous verrez que l’investissement est vite rentabilisé !

Et pour ceux qui pensent que “oui mais laver les produits aussi ça gaspille de l’eau”. Tous ces produits passent en machine ! Pas de gaspillage d’eau supplémentaire, quand ils sont sales, ils partent avec la prochaine machine ! De quoi la remplir encore un peu 😉

L’exemple des cosmétiques et produits ménagers zéro déchet

Apprendre à faire ses produits d’hygiène (éponge tawashi, savons, shampoing, baume à lèvre, crème hydratante…) est un vrai plus pour s’alléger le portefeuille, faire du bien à son corps et à la planète ! Le savon et le shampoing sont des produits de première nécessité, nous en achetons régulièrement ! Les faire soi-même permet de réduire drastiquement les coûts mais aussi de créer des produits bons pour soi, son type de peau et de cheveux !

L’UFC que choisir a sorti en 2017 une grande étude sur plus de 1000 produits d’hygiène et les a classés en fonction des substances légales, mais nocives pour le consommateur. Depuis la sortie de cette étude le fichier a été enrichi, si son contenu vous intéresse, vous pouvez le retrouver juste ici !

On remarque que des produits mis sur le marché ne sont pas toujours très bons pour nous, il faut être vigilant ! Faire ses cosmétiques est un savoir-faire qui s’acquiert après un peu de pratique et peut se reproduire sans se ruiner en matériel !

Après le corps, le ménage ! Faire sa lessive, son adoucissant, son produit lave vitre ou encore son répulsif à moucheron présente plein d’avantages !

Pourquoi et comment passer à l'upcycling et au zero dechet blofabrikable

Prenons la lessive, voici les avantages à faire sa lessive zéro déchet :

  • C’est écolo et sain parce qu’on y trouve que du savon de Marseille (biodégradable), de l’eau et pis c’est tout ! Dans les lessives industrielles, même écologiques, on ne sait jamais vraiment ce qu’il y a dedans. Et d’ailleurs, comme on ne sait jamais vraiment, j’ai eu envie de jeter un œil aux ingrédients d’une lessive qu’on trouve dans la grande distribution :

Agents de surface non ioniques, phosphonates* (substance nocive pour l’environnement, voir plus bas), savon (quantité <5%), agents de surface anioniques, azurants optiques (molécule censée donner un « éclat de blancheur »), parfums, Hexyl cinnamal (agent parfumant), agents de conservation, Methylisothiazolinone (conservateur 1), benzisothiazolinone (conservateur 2), Enzymes.

*Je tiens à rappeler que le Parlement européen a décidé de limiter l’utilisation du phosphore dans les détergents domestiques pour textiles et lave-vaisselle pour les produits vendus au grand public et pas le secteur industriel.

En effet, le phosphore, sous forme de phosphate ou de phosphonate, favorise le nettoyage des vêtements et de la vaisselle avec une eau dure. Cependant, leur libération dans l’environnement cause des effets néfastes, surtout sur la qualité de l’eau. En outre, cette libération provoque une prolifération d’algues qui tuent les poissons et éliminent d’autres formes de vies aquatiques.

Je n’ai pas envie d’en rajouter une couche, parce qu’à l’heure où j’écris ces lignes, il fait 35 degrés et j’ai chaud, mais une étude réalisée par Ian Cousins, sortie en août 2022 arrive à la conclusion suivante : « aucun endroit sur Terre ne permet d’avoir une eau de pluie propre à la consommation ». Ce n’est pas très gai, je sais, mais il faut en parler ! Il est allé étudier l’eau de pluie en Antarctique et au sommet de l’Himalaya (rien que ça) et s’est aperçu que même dans ces régions reculées l’eau de pluie contenait des « particules chimiques éternelles » provoquées par les activités humaines.

Pourquoi je vous parle de ça ici ? Excellente question ! Dans son article, Ian Cousins incrimine les PFAS (à vos souhaits). Qu’est-ce que les PFAS me demandez-vous ? Encore une très bonne question, ça n’arrête pas ! D’ailleurs on dit qu’il n’y a pas de mauvaises questions, mais que des mauvaises réponses, je vais donc essayer de répondre du mieux possible 😉. Les PFAS sont des particules que l’on compte par milliers, difficiles à se dégrader, voire impossible (d’où leur surnom de « particules éternelles ») et qui sont contenus, tenez-vous bien : dans certains emballages, dans les shampoings ou encore dans le maquillage ! Maintenant ils sont dans l’air, l’eau et nos corps, well done (bien joué) !

Pour les plus sceptiques, on est bien au-delà de la théorie du complot où l’on pourrait lire que des sociétés secrètes nous empoisonnent depuis des années et qu’ils tirent les ficelles dans l’ombre… Je parle d’un sujet qui inquiète (le mot est un peu faible) les associations, les gouvernements et d’autres acteurs ! Des enquêtes sur les PFAS ont été commanditées pas l’UE et les Etats-Unis en 2021, elles devraient nous permettre d’y voir plus clair, dans quelques années… Si on attend les résultats des enquêtes on est mal barré, il est temps d’agir, les solutions sont nombreuses !

Revenons à nos moutons, où en étais-je… Ah oui je vous exposais les avantages de passer à des cosmétiques et produits d’hygiène faits main ! Je pense avoir fait le tour du côté écolo de la chose, passons à la suite :

  • C’est très économique : à environ 2.50-3€ pour 300g de savon, ça revient à 0.40€ le litre. Pour comparaison, une lessive écologique dans le commerce va être dans les 4-5€ le litre.
  • C’est rapide : honnêtement, ça prend 10 minutes pour faire un litre de lessive. Pour optimiser votre temps, vous pouvez en préparer plusieurs litres d’un coup.

Bon forcément ça présente quelques inconvénients : ça n’a pas l’odeur du propre, à savoir, ces odeurs chimiques qu’ont les lessives du commerce. Cela ne sert à rien d’ajouter des huiles essentielles : comme leur nom l’indique, ce sont des huiles, elles ne se dissolvent donc pas dans l’eau ! Pour parfumer votre linge, vous pouvez mettre de petits bouts de savon parfumés dans votre garde-robe ou des sachets de lavande !

Voici quelques exemples de produits du quotidien, zéro déchet, qu’il est possible de faire vous-même :

– Vos savons

– Vos éponges tawashi et vos beeswrap (emballages qui remplace le papier d’aluminium ou cellophane)

– Votre crème pour le visage

– Votre stick à lèvres

– Vos shampoings et après-shampoings solides

– Votre lessive, répulsif à moucheron, produit vaisselle et beaucoup d’autres !

L’upcycling : le zéro déchet 2.0 !

L’upcycling (ou surcyclage en français) rentre dans l’univers du zéro déchet parce qu’il consiste à récupérer des produits inutilisés en l’état pour les revaloriser et le réutiliser sans modifications chimiques ou mécaniques !

L’objectif est de dépoussiérer, réparer, poncer, recoudre, découper, raccommoder… pour donner vie à une version améliorée du produit de base ! C’est une forme de recyclage par le haut avec un produit fini de qualité égale ou supérieure au produit d’origine !

Tout le monde peut faire du surcyclage ! Retaper un vieux meuble, transformer un vêtement en tote bag, faire de ses vieilles chaussettes des éponges… l’upcycling demande principalement (en fonction du projet) de l’huile de coude et de l’imagination ! Si vous êtes en manque d’idées (ça arrive à tout le monde !) et que vous cherchez de nouvelles compétences dans ce domaine, on vous propose des ateliers upcycling sur fabrikable !

J’espère que vous êtes convaincu.e qu’il est temps, pour votre dos, votre portefeuille, votre santé et le bien de la planète, de se mettre au zéro déchet ! 😉

N’hésitez pas à partager vos conseils et recettes zéro déchet en commentaire !

Ghislain de fabrikable 🔨

Découvrez nos ateliers zéro déchet et upcycling !

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