Qu’est-ce que la maroquinerie ? 

La maroquinerie est le savoir-faire du travail du cuir. Il s’agit de la conception de pièces en cuir suite à un traitement des peaux, pour les transformer  en vêtements, en accessoires et objets comme des sacs, des portefeuilles…. On vous emmène dans l’univers de la maroquinerie pour découvrir ses secrets !

Un peu d’histoire, les origines de la maroquinerie

La maroquinerie est un savoir artisanal qui a presque toujours existé : les premiers Hommes utilisaient déjà les peaux de bêtes pour se protéger du froid ! Mais c’est en Égypte que les premières traces de vêtements en cuir ont été retrouvées, puis en Grèce Antique, où il était utilisé pour protéger les cavaliers avec des armures en cuir avant qu’elles ne soient recouvertes de métal. La maroquinerie s’est ensuite démocratisée au XIIe siècle dans le sud de l’Europe et au Maroc, bien qu’au début elle n’était utilisée que par les ruraux ! 

En avançant dans le temps, le cuir devient synonyme de richesse. Utilisé pour tapisser l’intérieur des malles ou pour contenir toutes les pièces dans une bourse, il devient ainsi très apprécié de la noblesse. C’est seulement au XXe siècle que la maroquinerie telle qu’on la connaît aujourd’hui apparaît, notamment avec l’émergence du sac à main et du portefeuille ! 

Le saviez-vous ? Le terme maroquinerie vient du Maroc ! Il vient du mot “maroquin”, qui signifie “tanner la peau de chèvre au sumac”, un condiment végétal.

La maroquinerie en France aujourd’hui

En France, le marché de la maroquinerie est toujours en pleine expansion et non, ce n’est pas uniquement grâce aux grandes marques de luxe ! Les artisan.es maroquiniers et la richesse de leurs techniques se démarquent et jouent un rôle dans cette expansion ! 

Entre convictions écologiques, éthiques, et crise sanitaire, les Français.es sont de plus en plus tourné.es vers le Made in France : une occasion pour les artisan.es sont motivé.es de valoriser leur savoir-faire et de nous séduire avec des produits plus authentiques et plus locaux. Conclusion, la maroquinerie a le vent en poupe et ne cesse pas de plaire ! 

La maroquinerie : un savoir-faire réservé au luxe ?

Dès son essor, grâce aux sacs à main, la maroquinerie moderne a attiré les plus grandes marques de luxe : Chanel, Yves Saint Laurent, Dior et j’en passe. La maroquinerie est devenue le savoir-faire privilégié des grandes marques, qui s’en sont emparées pour avoir la renommée qu’elles ont aujourd’hui ! C’est par exemple le cas d’Hermès, qui a profité de l’entre deux guerres pour passer de la sellerie à la maroquinerie et fonder une marque proposant des modèles de sacs du luxe accessibles qu’à certain.es privilégié.es, tels que le Kelly ou le Birkin. 

L’appropriation de ce savoir-faire par les grandes marques donne à la maroquinerie un caractère luxueux. Mais il n’est pas réservé au luxe ! De nombreux.euses artisan.es maroquiniers tout aussi talentueux.euses cherchent à démocratiser et partager leur savoir-faire ! 

La maroquinerie : un savoir-faire artisanal avant tout

Un métier de passionné.e

Vous l’aurez compris ce savoir-faire artisanal est chargé d’histoire mais il ne serait rien sans les personnes qui le pratiquent. 

Passionné.e de son travail, l’artisan.e maroquinier est un spécialiste du cuir qui doit savoir manier des techniques ancestrales qui ont évolué avec le temps et les technologies sans pour autant perdre de leur nature ancienne.  

Les maroquinièr.es possèdent de nombreuses cordes à leur arc : ils dessinent, modélisent, découpent, fabriquent, cousent et réparent des pièces de cuir. En quelques mots, ils maîtrisent tout le processus de fabrication d’une pièce de maroquinerie. 

La préparation du cuir

Même si la préparation du cuir est généralement faite en amont par les tanneries et mégisseries, il est toujours intéressant de comprendre comment est fabriqué le cuir. Avant de devenir une matière riche et exploitable, le cuir est avant tout le résultat d’un travail long et minutieux sur les peaux ! On vous présente les grandes étapes pour passer de la peau au cuir :

– La rivière : cette première étape consiste à préparer la peau en enlevant les poils, les morceaux de peau indésirables, en dégraissant… pour rendre la peau lisse et sans impuretés.

– Le tannage : il faut commencer par tanner le cuir, ce qui va rendre la peau imputrescible (qui ne peut pas pourrir). Le tannage consiste à transformer le cuir et l’assouplir pour pouvoir le façonner par la suite. Il existe deux techniques principales pour tanner le cuir : la technique végétal et la technique au chrome.

Qu’est-ce que le tannage végétal ? Le processus de tannage végétal consiste à plonger les peaux dans de grandes cuves remplies de tanins végétaux pendant plusieurs jours. De son côté, le tannage au chrome est bien plus utilisé que le tannage végétal mais bien plus polluant à cause de l’utilisation du sulfate de chrome. Mais alors pourquoi est-il plus utilisé ? Simplement parce que le processus est plus rapide puisqu’il ne nécessite que quelques heures.

Pour terminer le tannage, les peaux passent par le corroyage et le finissage qui vont donner la teinte et la souplesse souhaitée au cuir.

– Enfin, le séchage permet de sécher les peaux, qui ont été trempées lors de la rivière et du tannage, pour évacuer les résidus d’eau qui pourraient abîmer le cuir.

Une fois le cuir préparé, place aux compétences de l’artisan.e maroquinier : l’art de la maroquinerie requiert de connaître d’autres techniques une fois le cuir transformé comme le rivetage (pose de rivets, qui sont des fixations permanentes), le soudage et le piquage pour la finition des pièces.

Les outils utilisés en maroquinerie

Pour réaliser des vêtements ou objets en cuir, l’artisan.e maroquinier va utiliser différents outils au fur et à mesure des étapes de réalisation des pièces. 

Pour la découpe des peaux à la main, il doit savoir manier le couteau de pelletier ou le couteau à parer. Des outils de trace vont être utiles pour savoir où couper ! On peut utiliser une pointe à tracer ou un compas à pointe sèche. Pour façonner, biseauter, on va retrouver des outils comme l’abat carré. Pour finir ses pièces, l’artisan.e maroquinier va utiliser le marteau de joigneur ou le maillet en bois, qui servent à marquer les plis, à monter les accessoires, à pousser, à clouer, à former.

Cuir animal ou cuir végétal ? 

Depuis toujours, la maroquinerie est le travail du cuir animal. Pourtant depuis quelques années le cuir végétal tend à se faire connaître et à se développer. Certes, le cuir animal tel que celui de vache, de bœuf, de chèvre ou encore de crocodile, possède de nombreux avantages comme sa robustesse et sa résistance dans le temps. Pour autant éthiquement ou environnementalement cette pratique est remise en cause. C’est pour répondre à cette problématique que le cuir végétal, ou vegan, se développe ! Il provient, comme son nom l’indique, de matières végétales comme la pomme ou encore l’ananas ! Pas d’animaux dans l’équation et sa production est peu polluante ! L’inconvénient, car forcément il y en a un, est qu’il est moins solide et durable dans le temps que le cuir animal… Des pours et des contres à prendre en compte pour faire un choix ;)

À noter qu’il n’y pas d’élevages spécialement pour le cuir animal (hors cuirs rares comme le crocodile, le serpent…). Les peaux sont récupérées dans les élevages de viande. D’une certaine manière, le cuir s’inscrit dans une démarche zéro déchet, qui réutilise et upcycle les peaux des animaux élevés pour l’alimentation, plutôt que de la jeter. Bien sûr, nous ne défendons pas ici l’élevage intensif des animaux (loin de là), et gardons bien en tête que le cuir, dans sa production avec le tannage au chrome, reste assez polluant ! Le tannage végétal, quant à lui, reste une alternative plus responsable !  

Voilà, vous connaissez tout sur le savoir-faire de la maroquinerie ou presque ! Pour en savoir plus sur ses secrets de fabrication et ses techniques, plongez au cœur de la maroquinerie le temps d’un atelier ! Venez apprendre les bases et créez votre propre pièce de maroquinerie !